Les monuments aux morts de 1914-1918 nous sont tellement familiers qu’on ne les voit plus, ils forment un musée invisible. Et puis un beau jour, une sculpture arrête le regard, ici un soldat monte à l'assaut, ailleurs une jeune femme pleure devant un casque... Une autre histoire apparaît. C’est peut-être le projet artistique national le plus ample depuis les cathédrales, un chantier qui s'est étendu des années 1920 aux années 1930. Les morceaux d'un récit en trois dimensions semblent avoir été dispersés à travers tout le pays comme les rushes d'un film mis en scène dans la pierre. Les plus étonnantes de ces statues nous font entrer dans un monde parallèle, là où continuent à vivre les fantômes de la Grande Guerre.